Qu’est-ce que la gynécomastie ?
Définition de la gynécomastie
La gynécomastie est une forme d’hypertrophie mammaire de l’homme. Spécifiquement masculine, elle se caractérise par un développement de la glande mammaire, avec une augmentation du volume des seins.
Cette pathologie d’homme avec des seins est le plus souvent bénigne pour la santé, mais elle est vécue comme une perte de virilité. Ce phénomène de « gros téton » provoque un repli sur soi et des complexes, surtout à l’adolescence. Cela conduit à une perte d’estime de soi qui peut éventuellement induire des états dépressifs.
Elle peut être soit isolée (gynécomastie unilatérale), soit présente des deux côtés (gynécomastie bilatérale). Lorsqu’elle est bilatérale, elle n’est pas forcément symétrique : elle peut alors donner lieu à des malformations.
Il existe différents types de gynécomastie :
- la gynécomastie simple,
- l’adipomastie,
- l’adipogynécomastie ou gynécomastie mixte.
La gynécomastie liée à la testostérone
La gynécomastie simple se traduit par un développement de la glande mammaire. La glande mammaire est clairement palpable comme pour un sein de femme.
Cela est dû à une baisse de la testostérone. Chez les hommes, la poussée des seins est normalement bloquée par la testostérone qui est une hormone mâle (androgène) produite dans les testicules. Or, chez 10 % des hommes, des seins apparaissent lorsque le taux de testostérone baisse. Cela arrive soit à la puberté chez l’adolescent, soit à l’andropause à partir de 50-60 ans.
L’adipomastie liée au surpoids
Quand on est en surpoids, c’est de la graisse qui vient se développer autour des seins. On parle alors d’adipomastie, c’est-à-dire d’une accumulation de graisse au niveau des pectoraux. Dans l’adipomastie, il n’y a pas d’anomalie de taille des glandes mammaires. La graisse est juste venue se nicher dans la poitrine. Ce n’est que lorsque la glande mammaire est touchée qu’on parle de gynécomastie.
L’adipogynécomastie ou gynécomastie mixte
Quand l’adipomastie (surplus de graisse) est associée à une gynécomastie (hypertrophie de la glande), on parle alors d’adipogynécomastie ou de gynécomastie mixte.
Facteurs extérieurs favorisant la gynécomastie
Il existe de nombreux facteurs exogènes qui favorisent la gynécomastie. L’abus d’alcool, surtout la bière à cause du houblon, peut y contribuer. De même, le cannabis peut favoriser l’apparition ou l’augmentation des glandes mammaires, surtout chez les adolescents. L’usage de certains médicaments, essentiellement les neuroleptiques, y contribuent aussi.
D’autre part, la gynécomastie peut être causée par certains aliments comme les plats cuisinés qui contiennent des perturbateurs endocriniens ou bien le saumon et les poissons d’élevage qui contiennent des œstrogènes. Le maïs et le soja génétiquement modifiés ont également un impact sur le développement des glandes mammaires.
Attention enfin aux sodas, plus précisément au Coca Light et Zéro, aux laitages, aux glaces et aux bonbons en trop grosses quantités. D’une façon générale, tous les sucres rapides peuvent donner des seins de façon effective.
Quelles sont les techniques chirurgicales de gynécomastie ?
L’opération de réduction mammaire pour homme réalisée par le chirurgien dépend du type de gynécomastie dont souffre le patient : liposuccion, mastectomie ou les deux combinés.
Liposuccion de l’adipomastie
Dans certains cas simples d’adipomastie, il arrive qu’aucune intervention chirurgicale ne soit nécessaire : un retour à un poids normal suffit à éliminer les surcharges graisseuses sans aucune chirurgie additionnelle.
Dans d’autres cas, même après la perte de poids, les seins restent en place. Il faut alors intervenir, surtout quand l’obésité avant les régimes était importante ou sévère.
Lorsque ce volume de poitrine masculine est seulement d’origine graisseuse, le geste chirurgical consiste simplement en une liposuccion du sein ou lipo-aspiration. Il s’agit d’une aspiration de la graisse via de petites incisions dans lesquelles nous viendrons loger des petites canules percées en leur embout pour venir aspirer la graisse.
Mastectomie de la gynécomastie
Si l’augmentation de volume des seins est due à la glande, nous procéderons à une chirurgie de la gynécomastie, c’est-à-dire une cure de l’hyperplasie de la glande mammaire par mastectomie.
La mastectomie consiste à retirer le noyau glandulaire, avec parfois un recentrage de l’aréole quand nécessaire. L’exérèse consiste en une résection glandulaire simple. Nous réalisons alors une cicatrice quasi invisible, car elle située au niveau du bord inférieur de l’aréole, pour venir extraire la petite glande et l’extirper de chaque côté par ce biais. Lorsque la gynécomastie est bilatérale, la cicatrice est un peu plus visible.
Chirurgie de l’adipogynécomastie
Lorsque la gynécomastie est associée à des excès d’amas graisseux, on réalise une chirurgie de l’adipo-gynémastie qui combine une résection de l’hyperplasie glandulaire et une lipo-aspiration du sein dans le même temps opératoire.
La cicatrice est logée juste en dessous de l’aréole. Elle se situe donc dans une zone où elle deviendra progressivement invisible grâce à la coloration de la pigmentation de l’aréole. Dans certains cas, il existe un excès de tissu cutané. Et il est alors nécessaire de redraper la peau, avec une cicatrice circulaire qui prend le pourtour de l’aréole.
Dans les adipogynécomasties plus sévères avec hypertrophie mammaire, nous réaliserons une cicatrice plus importante. Elle sera transversale sur le thorax, à la frontière du muscle grand pectoral. Ainsi, nous la rendrons moins visible avec une cicatrice autour de l’aréole. En effet, nous sommes alors obligés de faire une transposition de l’aréole qui va perdre transitoirement sa sensibilité et sa coloration naturelle. Cependant, il n’y a dans ce contexte aucune autre alternative.
Comment se déroule l’opération du sein chez l’homme ?
Bilan hormonal préalable
Préalablement à toute chirurgie de gynécomastie, un bilan hormonal, auprès d’un médecin endocrinologue est nécessaire. Il permettra ainsi de déterminer la cause de l’hypertrophie mammaire notamment, chez l’adolescent.
Un bilan biologique général et des dosages hormonaux seront prescrits, avec dosage FSH, LH, prolactine, œstradiol, testostérone totale et biodisponible, bêta-hCG et SHBG. Il sera complété d’un bilan d’imagerie avec échographie abdominale et mammaire pour vérifier qu’il n’y a pas de raisons médicales à la gynécomastie.
Assurément il faut éliminer une tumeur ou une origine testiculaire, car certains cancers des testicules sont associés à des gynécomasties. A ce titre, nous demanderons systématiquement une échographie testiculaire pour éliminer cette étiologie.
« Il faut savoir que 1 % des cancers du sein ont lieu chez les hommes. » Dr Philippe Legaillard, chirurgien esthétique
Heureusement, le plus souvent, aucune cause maligne n’est retrouvée. On parle de fait d’une gynécomastie idiopathique, ce qui signifie qu’aucune étiologie, c’est-à-dire origine organique ou physiologique, n’est retrouvée.
Durée de l’intervention
L’intervention se fait sous anesthésie générale. Elle dure en moyenne entre 1 h et 1 h 30.
Pour les lipoaspirations et les gynécomasties simples, l’hospitalisation est ambulatoire, avec la pose d’un pansement compressif directement au bloc qui est conservé jusqu’au lendemain de l’opération.
Pour les gynécomasties mixtes et les adipogynécomasties sévères, une nuit d’hospitalisation peut s’avérer nécessaire, avec parfois la pose de drains en connexe.
Préconisations post-opératoires
A la sortie d’hospitalisation, vous garderez un pansement pendant une quinzaine de jours.
Des séances de luminothérapie vous seront prescrites.
Vous devrez porter un gilet de contention (ou boléro) pour une durée de 2 mois minimum à 3 mois selon les cas, pour éviter tout œdème ecchymoses. Vous favoriserez ainsi la cicatrisation pour une optimisation des résultats de votre nouveau thorax.
Les douches sont possibles dès le lendemain de l’intervention.
Aucune reprise de sport n’est possible avant cicatrisation complète, soit a minima 2 à 3 mois après l’opération.
La cicatrisation peut être ralentie voire compliquée par le tabagisme. C’est pourquoi il est préconisé par toutes les sociétés de chirurgie française d’arrêter le tabac un mois avant toute intervention et a minima 15 jours après. A ce titre, vous pouvez prendre des substituts nicotiniques sur cette période ou faire appel à Tabac Info Service au 3989.
Pour limiter les risques d’infection après l’opération, il convient d’éviter les bains et la piscine pendant a minima 3 semaines.
Quant à l’exposition au soleil, du fait des cicatrices des incisions, il faudra également s’en abstenir durant 3 mois. Vous devrez appliquer régulièrement un écran total ou porter un tee-shirt blanc. Ainsi vous éradiquerez tout risque éventuel de coloration ou d’hyperpigmentation de certaines cicatrices.
Enfin, il faut observer un repos de 10 jours avant la reprise du travail et de 8 semaines minimum avant une reprise progressive d’une activité sportive régulière. Le port de charges lourdes est à proscrire pendant 3 semaines minimum.
Résultats après gynécomastie
La gynécomastie donne en général d’excellents résultats. Elle améliore considérablement la vie des patients, tant en termes de confort fonctionnel que psychique. Les cicatrices restent très discrètes. Les cas de reprise de ce type de chirurgie sont extrêmement rares.
Dans les gynécomasties simples à modérées et les adipomasties simples, le thorax reprend son aspect masculin immédiatement, après l’intervention. Le patient peut présenter un hématome : il s’agit d’une petite poche de sang sans gravité qui se résorbe vite. Les suites opératoires sont très rapides, avec une récupération de 5 jours environ. Ensuite, vous pourrez compter sur un résultat directement appréciable avec des ecchymoses qui vont disparaître très vite spontanément.
La récupération d’une adipogynécomastie est un peu plus longue que celle d’une gynécomastie classique. Plus l’adipogynécomastie initiale était sévère, plus il faudra compter du temps pour un retour à la normale.
« Finie la grosse poitrine et ses effets délétères sur votre état psychologique, bienvenue à un nouveau thorax viril qui participera progressivement à votre reprise de confiance en vous. » Dr Philippe Legaillard, chirurgien esthétique
Contraintes et motifs d’exclusion
Les conditions requises pour une telle chirurgie du sein sont d’avoir un bilan biologique et radiologique normal sans aucune pathologie sous-jacente.
Par ailleurs, il est nécessaire que le patient ait terminé sa puberté. En effet, certaines gynécomasties chez les adolescents peuvent présenter une régression, voire même une disparition spontanée.
Nous sommes obligés de récuser les gynécomasties dans les cas d’une obésité sévère, pour insuffisance de résultats ou par nécessité de reprise chirurgicale. Nous préconisons dans cette situation un régime préalable à toute intervention.
Risques de la gynécomastie
Les risques inhérents à ce type de chirurgie d’exérèse sont les mêmes que pour les réductions mammaires chez la femme. Il s’agit essentiellement d’hématomes avec saignements, qui vont entraîner des poches de collection de sang qui nécessiteront une ponction pour être évacuées.
Les infections restent rares. Néanmoins, leur incidence est accrue par le tabagisme et les diabètes instables. Un suivi postopératoire régulier permet de pallier l’occurrence de tout écueil fâcheux. De plus, un geste de correction peut toujours être envisageable, au décours (période de déclin) de l’intervention.
Comment faire opérer une gynécomastie à Bordeaux ?
Le Dr Philippe Legaillard, chirurgien plasticien à Bordeaux, expert en chirurgie esthétique du sein, opère à la clinique Tivoli Ducos en centre-ville de Bordeaux (Gironde).
Lord de la consultation à son cabinet esthétique situé près du Parc Bordelais à Caudéran, il vous présentera un devis détaillé avec le prix de la gynécomastie. Il vous précisera si vous entrez dans les conditions de prise en charge par la Sécurité sociale.
« Mon équipe et moi-même restons toujours joignable par téléphone. Vous pouvez également nous joindre par e-mail ou sur les réseaux sociaux. Nous reviendrons vers vous pour tout complément d’information, tant avant qu’après l’opération. » Dr Philippe Legaillard, chirurgien à Bordeaux
Pour en savoir plus, contactez-nous ou prenez directement rendez-vous sur Doctolib !
Sources
- Institut national du cancer, « Cancer du sein chez l’homme »
- Tabac Info Service, « Le 39 89 »
- OMS (Organisation Mondiale de la Santé), « Le tabagisme accroît considérablement le risque de complications postopératoires»
Page mise à jour le 8 décembre 2024, relue par le Dr Philippe Legaillard.