Choisir sa prothèse mammaire est un point essentiel lorsqu’on décide de réaliser une augmentation mammaire. En effet, il existe un grand panel de prothèse mammaire ou implant mammaire pour augmenter le volume des seins de manière personnalisée.

Le choix est complexe car l’offre est large en termes de formes, de revêtements et de compositions. Il y a aussi beaucoup d’inquiétudes légitimes au sujet de leur résistance et de leur impact sur la santé.

Dans cet article, le Dr Philippe Legaillard, chirurgien mammaire à Bordeaux, fait le point sur les formes, les revêtements et les compositions des différentes prothèses de sein. Il répond aussi de manière claire aux polémiques sur les implants mammaires.

Pourquoi les prothèses mammaires font-elles polémique ?

Les prothèses ont progressé

L’augmentation mammaire a pu être critiquée à cause de prothèses mammaires de mauvaise qualité et de pratiques douteuses par des chirurgiens peu compétents. On se souvient de cas de formation de coque (réaction inflammatoire provoquée par la prothèse), de rupture d’enveloppe ou de fuite de gel.

Aujourd’hui, les prothèses mammaires ont connu des améliorations techniques significatives. La résistance des enveloppes à l’usure des parois est désormais supérieure à ce qu’on pouvait observer il y a encore une dizaine d’années. La formation de coque et les ruptures d’enveloppes avec fuite de gel sont fort heureusement devenues des phénomènes rarissimes.

Pas plus de risque de cancer du sein

Certaines prothèses, notamment les prothèses macro-texturées ou recouvertes de polyuréthane, ont été soupçonnées par les instances médicales de provoquer des cancers du sein.

Ces prothèses, qui étaient au cœur des polémiques, sont interdites à la vente et à la pose depuis 2019 par l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé).

« Les données actuellement disponibles montrent que les femmes porteuses d’implants mammaires n’ont pas de risque accru de développer un cancer du sein (adénocarcinome) par rapport aux femmes qui n’ont pas d’implant. » Institut national du cancer

Les choix du Dr Legaillard

Fort de ces évolutions techniques, le Dr Legaillard a décidé de travailler avec des prothèses lisses, rondes ou anatomiques en fonction des cas. Auparavant, il travaillait avec des prothèses nano-texturées et micro-texturées qui ne font pas partie des prothèses à risque. Il n’utilise aucune prothèse à risque.

Sa palette de choix permet de répondre à vos attentes tant en matière de forme que de largeur, d’épaisseur ou de hauteur.

« Lors de la première consultation, nous procèderons ensemble à l’évaluation du ratio bénéfices/risques des différents types d’implants. Le choix se fera en concertation. » Dr Philippe Legaillard, chirurgien mammaire

Quelles sont les différentes formes d’implants mammaires ?

On distingue essentiellement les prothèses rondes et les prothèses anatomiques.

Prothèses mammaires rondes

Les prothèses rondes permettent de retrouver un décolleté plus pigeonnant et un aspect davantage bombé dans la partie haute des seins. En cas de rotation, il n’y a pas d’altération de la forme du sein, puisque ce type de prothèses est hémisphérique.

Prothèses mammaires anatomiques

Les prothèses anatomiques sont plus fines en haut du sein et plus larges en bas. Elles s’adaptent parfaitement aux patientes plutôt minces, avec des tissus naturellement non épais et/ou ne présentant que peu de glande mammaire.

Par ailleurs, ces prothèses anatomiques constituent la meilleure indication en cas de reconstruction mammaire. En effet, elles offrent la possibilité de reproduire la forme initiale de votre sein, en goutte ou en poire.

Les prothèses anatomiques disparaissent progressivement en France au profit des prothèses rondes. En effet, le risque de coques est de 10 % pour les prothèses anatomiques contre 3 % pour les prothèses rondes.

Quels sont les types d’enveloppes des prothèses mammaires ?

La surface de la prothèse revêt un caractère primordial. Le revêtement peut être soit lisse, soit plus ou moins texturé.

Prothèses mammaires lisses

Nous disposons de prothèses au revêtement parfaitement lisse. Ce revêtement est surtout adapté aux prothèses rondes qui n’ont pas besoin de résister à une rotation éventuelle.

En revanche, pour les prothèses anatomiques, il vaut mieux choisir un revêtement texturé qui permet de garantir la stabilité de la prothèse et donc de diminuer considérablement le risque de coque.

Prothèses mammaires texturées

Les prothèses micro-texturées présentent de petites granulations sur leur surface. Ce revêtement est surtout adapté aux prothèses anatomiques qui présentent un risque non négligeable de rotation. Pour les prothèses anatomiques, nous aurons besoin d’un revêtement de surface micro-texturé pour éviter qu’elles ne se retournent dans le sein et se retrouvent à l’envers. Il existe aussi des nouvelles prothèses nano-texturées qui sont une combinaison des micros et des lisses.

Il existe aussi des prothèses macro-texturées, mais je ne conseille par ce type d’implant qui provoque trop de cas de coques et de lymphomes malins à grandes cellules. D’ailleurs, ces prothèses dites macro-structurées ne sont plus sur le marché à l’heure actuelle.

Quelles sont les différentes compositions des implants mammaires ?

Les prothèses mammaires sont composées de différents produits.

Prothèses en silicone

En France, les prothèses sont principalement en silicone. Elles présentent donc une capsule en silicone à l’intérieur de laquelle se trouve également du silicone sous forme de gel, plus ou moins cohésif. Ce gel de silicone s’apparente à une pâte de fruit.

Ce dernier procure une sensation agréable au toucher, identique à une poitrine naturelle. Outre l’effet naturel ressenti à la palpation, les prothèses en gel de silicone offrent un résultat esthétique et harmonieux. De plus, elles ne génèrent aucune affection maligne ni de maladie auto-immune.

La prothèse en silicone est plus sécure car sa texture ne présente pas de danger. Si d’aventure la prothèse venait à se percer, nous aurions largement le temps d’intervenir jusqu’à quelques mois après.

Prothèses en sérum physiologique

Les prothèses mammaires préremplies de sérum physiologique ou d’eau saline ne présentent aucune nuisance pour l’organisme, du fait de leur composition.

Toutefois leur recours peut générer parfois de légères vagues inesthétiques sur les seins lorsque l’épaisseur cutanée est trop faible. Quant à leur durée de vie, elle est moins importante puisqu’elle se limite à 7 à 8 ans maximum. De fait, aujourd’hui en France, on ne les pose quasiment plus.

Prothèses en hydrogel

Concernant les prothèses mammaires en hydrogel, elles sont composées en grande partie d’eau gélifiée. Celle-ci est résorbable par l’organisme en cas de rupture de l’enveloppe.

Quelles sont les différentes épaisseurs de prothèse de sein ?

Il existe des prothèses de différentes épaisseurs. La gamme est large avec des prothèses assez plates, modérées, de haut profil et de très haut profil en fonction du résultat escompté. C’est précisément cette épaisseur de prothèses qui va déterminer la projection de votre sein et le volume de votre sein qu’on appelle profondeur de bonnet.

Eviter les trop gros seins

Une prothèse mammaire trop grosse peut donner un résultat trop artificiel. Les excès de certaines stars qui se sont fait « gonfler les seins » n’étaient pas toujours très glorieux.

Eviter les seins trop petits

A contrario, une prothèse de sein trop petite ne justifie pas forcément l’implantation d’une prothèse mammaire qui peut être remplacée par un lipofilling ou lipomodelage. Dans cette configuration, il sera néanmoins difficile d’obtenir un galbe en haut du sein. En effet, la graisse injectée dans le sein va se répartir dans l’ensemble du sein pour à peine un demi-bonnet ou trois-quarts de bonnet en plus. Et cela à la seule condition d’avoir un peu de graisse de bonne qualité à prélever, ce qui est loin d’être le cas chez les patientes maigres précisément. De fait, un bonnet modéré sera privilégié pour une plus jolie projection de profil.

Choisir le bon bonnet

Lors de la première consultation, vous allez pouvoir décider de l’épaisseur de votre prothèse. Vous pourrez vous faire une idée du résultat final en essayant plusieurs bonnets différents pour trouver celui qui vous convient le mieux.

Quelle est la durée de vie des prothèses mammaires ?

Quand faut-il changer les prothèses ?

La durée de vie des implants mammaires aujourd’hui varie de 12 à 15 ans maximum, donc il faut les changer environ tous les 12 ans.

Voici différents cas qui nécessiteront potentiellement le remplacement de vos prothèses mammaires avant cette date :

  • si vous vous rendez compte que la forme de vos seins change ;
  • s’ils sont plus durs ;
  • si l’échographie met en évidence une fuite.

En cas de fuite de gel, il faudra alors changer les prothèses, sans précipitation pour autant, ni urgence vitale car leur composition est sans danger pour l’organisme.

Peut-on augmenter le volume des prothèses ?

Si vous le souhaitez, à l’occasion du changement de prothèses, nous pouvons envisager de mettre des prothèses un peu plus volumineuses. Ainsi, nous tiendrons compte éventuellement de la distension de la peau pour redonner une nouvelle jeunesse à vos seins.

Quelles sont les principales sociétés de prothèses mammaires ?

Les principales marques de prothèses mammaires sont :

Le Dr Philippe Legaillard travaille en priorité avec les implants mammaires Arion.

Interventions esthétiques liées

Sources

Page mise à jour le 18 novembre 2024, relue par le Dr Philippe Legaillard.